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Des fois, je me demande c’est quoi mon problème. Je me demande comment ça se fait que je n’ai toujours pas trouvé cet humain exceptionnel avec qui passer tous les dimanches du reste de ma vie au lit à boire du café glacé et frencher en bobettes.
Des fois, ça me rend un peu triste. Mais en même temps, la nuit, je peux prendre toute la place qu’il me faut sans m’en faire avec la possibilité de mourir de chaud ou de me faire piquer la couverture, puis je me dis que ce n’est pas si pire que ça. Je dessine ma vie comme je veux, sans désespérément attendre quelqu’un qui pourrait peut-être bien me faire tomber amoureuse en me disant des affaires comme j’aime les chiens pis cueillir des pommes plus que tout, en me souriant d’une manière qui me donnerait envie d’arracher tous mes vêtements…
Je crois que ce qui est le plus crève-cœur c’est qu’on aime souvent très fort des gens qui nous disent non merci dès qu’on a le courage de leur avouer que leur existence nous fait faiblir les genoux et bouillir le cœur. Ça peut être pas mal tentant d’empoisonner les papillons chaque fois qu’ils se pointent dans notre ventre, question de s’assurer qu’on ne se fasse pas encore écorcher le cœur, mais la vulnérabilité est loin d’être synonyme de faiblesse.
C’est joli et c’est brave en maudit d’arriver à regarder un autre humain en plein dans les yeux pour lui dire “allô je pense un peu beaucoup qu’on a une connexion cosmique et je suis en amour avec toi comme ça se peut pas”, même si leur réponse risque de nous arracher un gros bout de l’âme si jamais ce n’est pas réciproque. On aime souvent très fort à sens unique ou à contre-sens, et même si c’est décourageant et que ça fait mal partout en dedans d’aimer dans le vide, il me semble que c’est déjà mieux que de ne pas aimer du tout.
Si je gardais mon amour rien que pour moi, j’exploserais. Je préfère de loin laisser une chance aux rares connexions cosmiques que de me laisser devenir une vieille desséchée du cœur, mais ce n’est pas non plus une raison pour m’oublier. Ce n’est pas en garrochant des fleurs et des je t’aime à tous ceux qui ressemblent le moindrement à l’image que je me fais d’une âme sœur que je vais le trouver cet amour réciproque-là.
Il m’arrive de me sentir un peu seule, oui, mais je ne suis pas incomplète pour autant. Au contraire, je suis bien avec moi-même et je m’aime fort fort fort. Je me sens tout aussi précieuse lorsque je ne suis pas en amour fou et que je n’ai pas le cerveau constamment ramolli par l’image d’un autre humain délicieux. Je me sens précieuse parce que je prends la peine de me rappeler que mon petit bonheur juste à moi est ce qu’il y a de plus important et que je suis chanceuse d’exister tout court.
Connexion cosmique ou non, je suis précieuse tout le temps.
xx
– Marie-Claire aka @lestoutespetiteschoses